​Extrait de Ouest-France, le 2 février 2022

L’église du quartier de Bellevue, à Redon, s’invitera sur les écrans de France 2, dimanche 6 février 2022. L’office sera retransmis en direct dès 10 h 30.

Le père Planchet, qui officie depuis quinze ans à Redon, est aussi un habitant du quartier de Bellevue.

C’est en quelque sorte un cadeau d’anniversaire qu’offre France Télévisions en posant ses caméras, dimanche 6 février 2022, à l’église Saint-Charles de Redon (Ille-et-Vilaine) pour la retransmission de la messe dominicale. L’édifice religieux, qui se fond dans le paysage du quartier populaire de Bellevue, a en effet été érigé au tout début des années 1970.

Une église modulable qui se fond dans son environnement

En longeant la rue Gaston-Sébilleau, il faut avoir l’œil pour la repérer. « Il n’y a pas de clocher. C’était la volonté de l’architecte que de créer une église qui se fond dans son environnement », explique le père Roger Planchet, l’un des prêtres de Redon, qui habite tout à côté.

Yves Perrin, qui l’a dessinée, a ainsi usé de béton préfabriqué qui faisait écho à celui des logements collectifs, pour en faire un lieu de culte modulaire. « Regardez, avec ces systèmes d’alvéoles comme les ruches d’abeilles on peut ajouter des espaces à l’infini », explique le prêtre. Une technique que l’on retrouve aussi à Rennes. Derrière chaque porte coulissante se cachent des bancs offrant une capacité de 100 places chacune, soit 500 au total.

L’église Saint Charles est modulable : quatre portes découvrent cinq alvéoles de 100 places. | OUEST-FRANCE

« La croix sans Christ est visible de partout et de tous »

Telles des chapelles rayonnantes, elles entourent le chœur. « La croix est ainsi visible de partout et de tous, c’était aussi l’une des données lors de la construction. Elle est nue, sans Christ, là encore un souhait de simplicité de l’architecte qui estimait qu’avec le tabernacle en dessous, le Christ était partout ici », raconte le père Planchet, qui se demande d’ailleurs comment les caméras vont pouvoir se faire discrètes.

Particularité du chœur de l’église Saint Charles de Redon, c’est notamment d’avoir une croix sans Christ.

Un chœur de pierre et de béton

Le chœur en lui-même affiche une sobriété qui mêle schiste, béton avec résine et pierres. Les sièges des officiants sont de simples cubes sans dossier.

Du même tonneau, l’autel, réalisé par Jean-Pierre Lucas, ancien Redonnais, n’en est pas moins majestueux. « La pierre et le béton sont le symbole de l’Alliance de Dieu avec le peuple. Certains auraient voulu des dorures pour le relever, mais le symbole est déjà fort. »

Le chœur de l’église Saint-Charles, très minéral, se veut sobre.

Une église qui vit au rythme du quartier

L’église Saint-Charles (Borromée) est aux antipodes de la majestueuse église abbatiale Saint-Sauveur. Elle est toutefois le cœur battant de la vie paroissiale. « Les autres alvéoles abritent les réunions, mais aussi les activités du CCFD, ou encore le catéchisme. Il s’y passe toujours quelque chose », sourit le père Planchet.

Depuis quinze ans qu’il est à Redon, il observe le quartier changer. « Avant, sur la butte, il y avait des barres qui ont été démolies, de l’autre côté ce sont des maisons qui ont poussé. La population change en permanence, c’est la particularité de Bellevue. »

Les bancs de l’église, l’une des trois que compte la paroisse Saint-Conwoïon, sont fréquentés par une population plus âgée, mais ne sont pas pour autant désertés, notamment lors des fêtes. « À Noël, Saint-Charles était bien garnie. C’est un moment important pour les chrétiens. »

Une fierté de passer à la télé

Dimanche, il y aura pour les paroissiens redonnais, et plus particulièrement pour ceux du quartier de Bellevue, une vraie fierté de faire découvrir aux téléspectateurs leur église originale et vivante.

C’est le père Paul Habert, curé de la paroisse, qui présidera la célébration aux côtés de frère Thierry Hubert, producteur du Jour du Seigneur et Fougerais d’origine. Le groupe local de choristes et d’instrumentistes Écluse animera la messe qui débutera exceptionnellement à 10 h 30, contrairement aux autres dimanches, du fait de la couverture par France 2 des Jeux Olympiques.