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[Presse] Hommage 2022 aux morts de la rue et dans l’isolement

À Redon, ils rendent hommage et veillent sur les oubliés de la rue


Article de Ouest-France, par Mathilde LE PETITCORPS, publié le 30/10/2022

Ils sont morts seuls, parfois dans la rue, dans une grande précarité. Pour la Toussaint, un hommage leur a été rendu par le collectif Fraternité, dignité, obsèques, de Redon (Ille-et-Vilaine) samedi 29 octobre 2022. Un collectif qui veille aussi sur les vivants.

Quelques jours avant la Toussaint, samedi 29 octobre 2022, une trentaine de personnes ont rendu hommage à ceux qui sont morts dans une extrême misère et qui sont enterrés dans l’un des deux cimetières de Redon. 

Hommage à vous dont nous ne savons pratiquement rien sinon que nous avons en partage l’humanité, hommage à vous qui avez manqué de toit ou de fraternité au milieu de notre monde. ​Dans les communs du cimetière de Redon (Ille-et-Vilaine), une trentaine de personnes ont rendu hommage, samedi 29 octobre 2022, à des hommes et des femmes qui sont décédés dans une grande précarité.

Comme les années passées, depuis douze ans, la cérémonie était organisée par le collectif Fraternité, dignité, obsèques de Redon, composé d’une dizaine de membres.

Les participants à la cérémonie ont interprété ensemble la chanson Un homme debout, de Claudio Capéo, et un poème a été lu avant que les compositions florales, confectionnées la veille par le collectif, ne soient déposées sur 80 tombes.

Les participants à la cérémonie ont fleuri 80 sépultures réparties entre les deux cimetières de Redon. | photo OUEST-FRANCE

80 personnes mortes dans la rue ou isolées

Parmi ces 80 sépultures, il y a celles qui restent anonymes, avec une simple croix, et d’autres où une stèle en trapèze et une plaque ont été posées grâce au travail du collectif, en partenariat avec la mairie. Les noms inscrits, les mêmes qui ont été lus lors de l’hommage, sont ceux des 22 personnes qui ont été accompagnées par les membres du collectif lors de leurs obsèques.

Au cimetière de la rue de Galerne, dans le carré des communs, il y a une soixantaine de sépultures anonymes mais aussi une quinzaine de stèles en trapèze avec plaque, grâce au collectif Fraternité, dignité, obsèques, pour que les personnes mortes dans la rue ou isolées aient une sépulture digne. | photo OUEST-FRANCE

« Lorsque le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) nous prévient du décès d’une personne à la rue ou qui vit dans l’isolement, nous lui organisons un dernier hommage »​, explique Yvonne, membre du collectif.

Cette présence auprès des personnes mortes dans une extrême misère est importante, commente Marie-Anne, présente au cimetière. Cela aide aussi à avoir un autre regard lorsque l’on croise des personnes qui vivent dans la rue. Depuis que je suis membre du collectif, j’échange plus facilement avec elles.

Des tournées de rues auprès de personnes sans domicile fixe

D’ailleurs, outre les cérémonies, le collectif organise aussi, une fois par mois en moyenne, des tournées de rues pour venir en aide aux personnes sans domicile fixe. On en suit cinq régulièrement à Redon et Saint-Nicolas-de-Redon et d’autres qu’on ne voit pas tout le temps, explique Yvonne.

On leur offre une boisson chaude et des biscuits, c’est un prétexte pour discuter et comprendre leurs besoins urgents, poursuit-elle. On essaye ensuite d’y répondre, en leur fournissant des couvertures et en leur indiquant qu’ils peuvent se doucher le jeudi, dans les locaux des Restos du cœur.

Pour aller plus loin et proposer un accompagnement et davantage de services à ces personnes à la rue, le collectif Fraternité, dignité, obsèques est également à la recherche d’un local. Nous souhaitons ouvrir un accueil de jour pour que les personnes à la rue puissent chauffer leur repas ou encore laver leur linge.


 

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