Qui était St Charles Borromée, fêté le 4 novembre, patron de notre église ?
Evêque de Milan lorsque la peste frappa la ville en 1576, saint Charles Borromée n’hésitait pas à entrer en contact avec les malades tous les jours pour les soigner et leur apporter un réconfort spirituel. Si bien qu’on finit par parler de la « peste de saint Charles ».
Saint Charles Borromée inventeur du confessionnal !
C’est au XVIe siècle qu’est apparu le confessionnal. On doit l’usage de cet isoloir clos à un cardinal italien devenu saint, Charles Borromée, que l’Église fête le 4 novembre.
S’il est moins utilisé de nos jours, le confessionnal fait partie intégrante de l’histoire de l’Église catholique. N’est-ce pas cette petite cabine qui vient bien souvent à l’esprit lorsqu’on évoque le sacrement de réconciliation ? Sans parler des films et des séries qui le mettent encore en valeur lors des scènes de confession. Mais cet isoloir clos n’est pas si ancien. Il n’a été créé qu’au XVIe siècle. En effet jusqu’à cette date la confession se faisait de différentes manières.
Au IIIe siècle, la confession ne se fait qu’une fois dans sa vie et publiquement. À partir du IVe siècle, le prêtre l’entend en privé et donne une « pénitence » proportionnée aux péchés confessés. Les chrétiens se confessent alors plusieurs fois dans leur vie. Tout change en 1215 lors du concile de Latran, sous le pape Innocent III. La confession a lieu alors chaque année avant la fête de Pâques. Elle est faite sur un banc (sedes confessionnalis), et le pénitent reçoit l’absolution à genoux. Un siècle plus tard, la question de la discrétion de la confession se pose.
Soucis d’anonymat et de discrétion d’échanges
Certains conciles locaux recommandent de confesser les hommes in secretario, dans la sacristie fermée. Pour les femmes, il est conseillé au prêtre d’en être séparé par une petite cloison verticale dont le centre est percé d’une grille et le bas muni d’un agenouilloir. Entre 1545 et 1563, le Concile de Trente consacre une session entière au sacrement de pénitence. C’est à ce moment là qu’est définit l’obligation de confesser tous les péchés mortels avant la communion. C’est donc durant la Contre-Réforme que le confessionnal est promu pour la première fois. Et on attribue l’origine de ce meuble liturgique à saint Charles Borromée, l’un des grands prélats italiens du XVIe siècle qui a consacré beaucoup de ses œuvres au sacrement de la confession. Parmi ses écrits qui eurent le plus de succès et la postérité la plus riche figurent les Instructions aux confesseurs de sa ville et de son diocèse.
Ce cardinal-archevêque de Milan recommande l’usage d’un confessionnal et le rend obligatoire dans la cité italienne et dans sa province. Sa réputation comme évêque réformateur gagne la France dès la fin du concile, puis sa mort en 1584, et surtout après sa canonisation en 1610. Ainsi rapidement, le confessionnal a été adopté par d’autres pays, dont la France, à la suite des conciles d’Aix-en-Provence (1585) et de Toulouse (1590). Ce meuble assure l’anonymat entre le confesseur et son pénitent, et permet la discrétion de l’échange. Entre le XVIIe et XVIIIe siècles, il bénéficie d’une décoration soignée et devient le lieu presque unique de la confession dans le catholicisme.
Les confessionnaux clos de moins en moins utilisés
Depuis le concile de Vatican II, les confessionnaux en forme d’isoloir sont de moins en moins utilisés même s’ils sont toujours en usage. En effet, on encourage davantage les confessions en face-à-face. Si le fidèle le souhaite, il peut ainsi simplement s’asseoir en face du prêtre pour se confesser ou s’agenouiller sur un prie-Dieu. Une séparation entre pénitent et confesseur peut être cependant maintenue pour préserver l’anonymat. Un simple séparation, plus légère, remplace alors les grands confessionnaux anciens. Il est en effet important que le fidèle puisse choisir sous quelle forme se déroule la confession afin qu’il reçoive le sacrement de réconciliation dans de bonnes conditions.
un article de Anna Ashkova, publié le 3 novembre 2022
Portrait de Charles Borromée attribué à Ambrogio Figino, pinacothèque Ambrosienne, Milan, Italie.