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Le questionnaire des Menhirs [Sept.2022] au Père Thibaut Desgrées du Loû

  1. Quel a été votre parcours depuis votre ordination ?

Ordonné prêtre en 1995, je n’ai connu que le ministère paroissial depuis, mises à part ces dernières années. Je n’ai pas toujours été dans le diocèse de Rennes, mais d’abord dans l’est de la France, puis un long séjour de 10 ans au Tchad comme prêtre fidei donum, c’est-à-dire prêté à un diocèse de terre de mission, en l’occurrence celui de N’Djamena, la capitale. Je suis revenu en 2011, à la demande de Mgr d’Ornellas. Après 5 ans en paroisse au nord de Rennes, j’ai accepté la responsabilité de la Maison Charles de Foucauld, année de propédeutique préalable au séminaire, où j’étais depuis 6 ans.

  1. Comment la vocation à la prêtrise vous est-elle venue ?

Je suis issu d’une famille chrétienne, de tradition militaire… et un peu journalistique aussi. Le terreau de ma vocation est là : dans l’éducation reçue (sens de Dieu et amour de l’Eglise, générosité et don de soi, simplicité…) et l’exemple de nombreuses figures de prêtres de tous âges rencontrés à la maison. Comme c’est encore souvent le cas aujourd’hui, le scoutisme et le service de l’autel ont aussi été déterminants pour entendre cet appel et y répondre. Enfin, plus tard, la fréquentation de communautés sacerdotales et surtout monastiques m’a fortifié sur un chemin qui n’a pas été sans épreuves. Aujourd’hui, je suis prêtre diocésain, mais je trouve toujours beaucoup de joie à prendre quelques jours de retraite dans un monastère. J’ai d’ailleurs déjà calculé, qu’arrivant à Redon, je me rapprochais de l’abbaye de Kergonan…

  1. Qu’avez-vous rapporté comme enseignements majeurs de votre séjour en Afrique ?

Certes, ces 10 ans auront marqué ma vie de prêtre ! J’en retiens un visage  d’Eglise joyeux, missionnaire, avec des laïcs très engagés au service de l’Evangile. Dans la paroisse populaire dont j’étais le curé, je n’avais pas moins de 1000 catéchumènes adultes et plus de 100 catéchistes ! Tout se vivait dans une belle fraternité, malgré les différences culturelles et de langues. J’ai aussi côtoyé des chrétiens très isolés dans la partie saharienne du pays : leur vie de foi courageuse a fait mon admiration. Le Tchad est un pays parmi les plus pauvres du monde, gangréné par la corruption, et surtout régulièrement agité par des conflits armés. Les catholiques – qui représentent un peu plus de 20% de la population – y ont acquis une réputation de sérieux et d’ouverture, particulièrement à travers leurs actions caritatives. C’est aussi cela la mission.

Mais une autre expérience, plus récente, m’a profondément marqué : celle d’accompagner de jeunes hommes dans le discernement de leur vocation. Là aussi, j’ai côtoyé la générosité et l’enthousiasme. Surtout, j’ai été le témoin privilégié de la relation d’amitié à laquelle le Seigneur nous invite au plus profond de notre âme et par laquelle toute notre vie s’éclaire.

  1. Qu’attendez-vous de votre nouveau ministère comme curé des paroisses Saint-Conwoïon et Saint-Melaine ? Qu’attendez-vous de vos paroissiens ?

Que nous cheminions ensemble vers le Royaume, donnant à voir le beau visage de l’Eglise, non pas celui des controverses stériles et terre à terre, mais celui qui resplendit à travers la vie de foi, d’espérance et de charité. De cette vie, je veux être le serviteur.

  1. Quelles sont vos passions ? Qu’aimez-vous faire dans vos moments de détente ?

J’aime la mer et faire du bateau. J’aime marcher en montagne avec   mon          sac sur le dos. D’une manière générale, j’aime les grands espaces, les beaux paysages, me dépenser physiquement… et aussi boire un bon whisky de temps en temps !


MOT DE LA RÉDACTION

L’équipe des Menhirs remercie le Père Thibaut Desgrées du Loû d’avoir répondu au questionnaire envoyé pour faire connaissance et lui souhaite la bienvenue avant de l’accueillir  en septembre dans la paroisse  Saint-Melaine avec  le Père Anderson Rodrigues  da Silva.


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