Extrait des Menhirs n° 911 – Novembre 2022 (pour voir ce numéro en entier, cliquez ici)

EDITORIAL : Le questionnaire des Menhirs  au Père Anderson Rodrigues da Silva

1. Comment la vocation à la prêtrise vous est-elle venue ?

A ce moment-là j’avais 11 ans, et j’étais servant de Messe. Un jour à la sacristie, je posais des questions à mon curé, et il m’a répondu en plaisantant : « quand tu seras prêtre, tu sauras pourquoi je fais cela ». C’était à la fin d’une Messe du dimanche de Pâques. C’est précisément à ce moment-là que la question de la prêtrise m’est venue pour la première fois : « Moi, prêtre ? Peut-être… ». Je crois pouvoir dire que c’était une question bouleversante, comme quand on tombe amoureux.

2. Pourquoi avez-vous choisi de servir comme prêtre diocésain en France, loin de votre pays d’origine, le Brésil ?

Je suis venu en France pour la première fois à l’âge de 19 ans. Pendant ce séjour, qui a duré deux ans, j’ai découvert l’Eglise en France avec étonnement, car c’était une réalité bien différente de celle que je connaissais chez moi. De retour au Brésil, j’ai continué à discerner ma vocation, puis j’ai décidé de retourner en France essentiellement pour trois motifs : le premier, c’est qu’il y a beaucoup de jeunes prêtres et séminaristes dans mon diocèse d’origine, ensuite je n’avais aucun lien avec d’autres régions de mission, par exemple l’Amazonie, et enfin, je pensais que mon premier séjour en France n’était pas un hasard, c’était la recherche du sens de ce que j’avais vécu, comment Dieu me parlait-il par cet événement-là.  

3. Qu’est-ce qui vous a le plus touché pendant vos années au séminaire Saint Yves et lors de votre engagement paroissial à Bruz ?

Ce qui m’a touché est tout à fait ordinaire : les gestes d’humanité. Au séminaire et aussi en paroisse, quand on se laisse traiter par Dieu et quand on traite les gens avec patience, bienveillance, délicatesse, nous pouvons être témoins de l’action de l’Esprit dans la vie de chacun et dans la nôtre. Ce travail que nous pouvons aussi appeler « conversion » est touchant à voir dans le quotidien du séminaire, et aussi en paroisse.

4. Vous venez d’arriver comme jeune prêtre dans nos paroisses Saint Conwoïon et Saint Melaine ?
   Quelles sont vos priorités ? Qu’attendez-vous de vos paroissiens ?

J’attends ce que tous les enfants de Dieu peuvent attendre : un accueil fraternel pour vivre ensemble l’espérance de notre foi. Et nous savons bien que quand cet accueil mutuel est authentique et joyeux, il déborde sur les personnes qui ne sont pas forcément dans nos Messes dominicales. Savoir s’accueillir me semble être une priorité pour la mission de l’Eglise en France.

5. En tant qu’ambassadeur des prochaines JMJ de l’été prochain à Lisbonne, quel est pour vous le principal message à transmettre à nos jeunes ?

Ce message est exprimé de façon merveilleuse et jeune dans l’hymne officiel des JMJ qui dit « Jésus est vivant, il ne nous laisse pas seuls, nous ne nous lasserons jamais d’aimer ». Nos jeunes ont besoin de goûter et porter dans le cœur (lieu de la synthèse de l’intelligence et des émotions, donc de la sagesse véritable) cette espérance mariale : Le Christ nous aime, il nous libère de nos peurs ; notre futur, nous le construisons avec enthousiasme et malgré les difficultés (pandémiques, économiques, et de la guerre), car le Christ est notre assurance d’un futur toujours nouveau et joyeux, en communion avec tous les hommes et femmes.

6. Quelles sont vos passions ? Qu’aimez-vous faire dans vos moments de détente ?

J’aime bien voir les amis quand c’est possible, boire une bière avec eux, et parler de la vie. J’aime aussi regarder un film au cinéma, ou lire, ou encore écouter de la musique (j’écoute de tout un peu). J’aime bien conduire, donc de temps en temps, je prends la voiture, je mets de la musique et je vais quelque part pour connaître des nouveaux paysages.

Père Anderson

L’équipe des Menhirs remercie le père Anderson pour ce beau message.