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Assomption 2021 : la prière des évêques pour la France

Pour ce 15 août 2021, le Conseil permanent de la conférence des évêques de France propose aux fidèles une prière particulière, à l’aune d’un contexte marqué par la crise sanitaire et sociale et le récent assassinat du père Olivier Maire.

Cette tradition de prière pour la France trouve son origine au XVIIe siècle ; le royaume, travaillé par des troubles internes, est en guerre contre l’Espagne des Habsbourg. L’absence d’héritier alimente également de nombreuses intrigues et fait planer une ombre d’incertitude sur le futur même du pays.

Entre 1632 et 1637, le roi Louis XIII et son épouse, la reine Anne d’Autriche, multiplient les neuvaines à la Vierge Marie, afin que, par son intercession, un héritier soit donné à la couronne de France. En 1637, une apparition de Marie à un religieux augustin, le frère Fiacre, décide le couple royal à effectuer un pèlerinage. En janvier suivant, la grossesse de la reine est officielle ; en février, et après adoption par le Parlement de Paris, le roi signe le “Vœu de Louis XIII” par lequel il consacre solennellement son royaume à la Vierge Marie, selon une promesse faite plusieurs mois auparavant, et en remerciement de la future naissance du dauphin.

«Nous lui consacrons particulièrement notre Personne, notre État, notre Couronne et nos sujets, la suppliant de nous vouloir inspirer une si sainte conduite, et défendre avec tant de soin ce royaume contre l’effort de tous ses ennemis, que soit qu’il souffre le fléau de la guerre, ou jouisse de la douceur de la paix que nous demandons à Dieu de tout notre cœur, il ne sorte point des voies de la grâce qui conduisent à celles de la gloire», écrit-il dans cet édit qui instaure un jour de procession dans toutes les paroisses du pays, fixé au 15 août. Le 5 septembre 1638, naît à Saint-Germain-en-Laye le petit Louis Dieudonné, futur Louis XIV, après 23 ans d’attente.

La prière proposée par les évêques

Cette tradition perdure donc depuis plus de 380 ans et la prière pour la France prend un relief particulier en temps de guerre ou de crise, comme c’est le cas actuellement. À la lumière d’un contexte difficile, les évêques proposent donc de renouveler cette prière dont nous reproduisons ici le texte intégral :

« Aujourd’hui, à la suite des générations qui nous ont précédés et qui ont façonné notre pays par une riche histoire, avec ses grandeurs et ses parts obscures, qui ont construit les institutions qui nous permettent de vivre dans la paix et de tenir place dans le concert des nations, nous nous confions à l’intercession de Marie.

Que Marie, mère de Dieu, nous obtienne la grâce d’être des acteurs de l’unité de notre pays, des contributeurs du projet national qui permettent à tous les citoyens de vivre dans la paix et la justice en étant attentifs à l’ensemble de l’humanité. Qu’elle nous aide à être attentifs à celles et ceux qui dans notre pays se sentent méprisés. Qu’elle nous garde de toute attitude de rejet.

Que Marie, fille de Sion, nous obtienne la grâce de vivre de notre foi avec liberté extérieure et liberté intérieure, sans mépris de personne, mais avec l’audace de la charité. Que chacun de nous sache vivre dans la lumière du Christ en cherchant à faire le bien et à éviter tout mal. Qu’elle nous aide à respecter toute vie humaine, tant dans nos choix personnels que dans nos choix collectifs, sans céder à la fascination des solutions techniques mais en cherchant toujours ce qui fait grandir l’humanité.

Que Marie, dans son Assomption, obtienne pour notre pays et tous les pays du monde de sortir de la crise sanitaire sans catastrophe économique, qu’elle stimule la coopération entre les États et les peuples, qu’elle console ceux et celles qui sont meurtris et qu’elle renouvelle en chacune et chacun l’espérance.

Que Marie, patronne principale de la France, éclaire nos dirigeants politiques et nos responsables économiques, sociaux et culturels. Qu’ils soient toujours conscients des besoins des plus humbles. Qu’ils respectent et promeuvent la liberté de tous. Qu’ils aident leurs concitoyens à ne pas céder à la peur, ni à la colère, ni au ressentiment. Qu’ils portent avec assurance la contribution de la France au bien commun de l’humanité. Amen. »

 

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