À Redon, l’association humanitaire Caridad : Ukraine et tous les fronts
L’association humanitaire catholique Caridad, implantée à Redon (Ille-et-Vilaine), s’apprête à acheminer un nouveau convoi à la frontière ukrainienne. Ce sera le deuxième depuis le début de la guerre, en plus d’une aide financière régulière. C’est l’une de leurs missions humanitaires parmi de nombreuses autres à travers le monde.
Irénée de Poulpiquet et Charles Mekri, salariés de l’association Caridad, implantée à Redon,
repartent samedi 11 février 2023, en direction de l’Ukraine, pour livrer un second convoi humanitaire depuis le début de la guerre en Ukraine.
Article de Ouest-France, par r enMathilde LE PETITCORPS, publié le 09/02/2023
Comme ils l’ont fait en mars 2022, Irénée de Poulpiquet et Charles Mekri, salariés de l’association catholique Caridad, quitteront Redon (Ille-et-Vilaine) samedi 11 février 2023, à 6 h 30, à bord d’un utilitaire équipé de pneus neiges, pour livrer le deuxième convoi humanitaire au profit de la population ukrainienne depuis le début de la guerre.
Comme en mars 2022, c’est au poste frontière du village de Vysne-Nemecke, entre la Slovaquie et l’Ukraine,
que l’association Caridad va déposer les générateurs et le reste du matériel dédiés à la population ukrainienne. | CARIDAD
Accompagnés d’une nouvelle recrue, Sara Siellez, chargée de communication de Caridad depuis quelques semaines, ils vont se rendre au poste frontière du village de Vysne-Nemecke, entre la Slovaquie et l’Ukraine.
Une tonne de matériel
Si la dernière fois, c’est principalement des médicaments, du matériel orthopédique et des sacs de couchage qui avaient été acheminés, cette fois-ci, « c’est essentiellement des groupes électrogènes, étant donné que le pays fait face à une vague de froid et à de nombreuses coupures d’électricité, explique Charles Mekri, délégué général de l’association. Mais aussi du lait infantile, des couches, des serviettes hygiéniques et un peu de produits paramédicaux. »
Charles Mekri, à l’arrière de la camionnette louée à Redon pour aller jusqu’aux confins de la Slovaquie, lors du dernier convoi humanitaire de mars 2022. | CARIDAD
Ce n’est pas tout, parmi la tonne de matériel, il y aura aussi des ordinateurs. « Ils sont destinés aux enfants de l’orphelinat de Jytomyr, pour faciliter l’école en visio, la norme depuis plusieurs mois », complète Irénée de Poulpiquet. Des enfants qu’ils connaissent bien, puisque Caridad accompagne cet orphelinat et deux autres en Ukraine, depuis quatre ans et demi, financièrement, ainsi qu’en envoyant des convois de Noël.
Une fois sur place, le trio apportera, si nécessaire, une aide supplémentaire aux réfugiés à la frontière. « La dernière fois, nous avions acheté de la nourriture en portions individuelles. »
Les membres de l’association à l’orphelinat de Jytomyr en Ukraine. | CARIDAD
Depuis le début de la guerre en Ukraine, l’association a multiplié les aides aux Ukrainiens. Au total, l’aide s’élève à plus de 130 000 €. « La majorité de cette somme a été utilisée pour de l’aide alimentaire dans plusieurs villes. Rien qu’à Odessa, 4 000 colis alimentaires mensuels ont été distribués, pour une valeur totale de 60 000 € », détaille Charles Mekri.
L’Ukraine mais pas seulement
« Ces aides sont financées exclusivement par la générosité des donateurs », soulignent les salariés de Caridad. Comme l’intégralité des actions menées par l’association. En effet, l’aide à la population ukrainienne n’est qu’une partie de leurs missions. Chaque mois, Caridad appelle aux dons pour un projet spécifique. Ainsi, ils ont déjà envoyé des fonds au Liban, en Géorgie, en Inde ou encore dans plusieurs pays africains.
Par exemple, « au Bénin, pour lutter contre la malnutrition, nous avons tissé un partenariat avec des sœurs bénédictines, explique Irénée de Poulpiquet. D’abord en aidant les sœurs à acheter un silo et un torréfacteur à grain pour faire de la farine. Puis, en redistribuant cette farine, de meilleure qualité que celle au maïs qui provoque des problèmes de santé, dans les orphelinats, en l’achetant aux sœurs. » Cela permet de nourrir 315 enfants, deux fois par jour.
Au Bénin, 315 enfants de plusieurs orphelinats sont nourris deux fois par jour, grâce à la farine produite par des sœurs bénédictines et le soutien financier de Caridad. | CARIDAD
Au Burkina Faso voisin, Caridad soutien financièrement une communauté religieuse qui accueille des jeunes filles qui ont été victimes de mariages forcés, pour qu’elles bénéficient d’une formation professionnelle et d’un accompagnement scolaire.
Grâce au soutien financier de Caridad, des jeunes filles qui ont subi des mariages forcés bénéficient d’une formation professionnelle et d’un accompagnement scolaire, dans un foyer géré par des religieuses au Burkina Faso. | CARIDAD
« Nous apportons de l’aide là où il y en a le plus besoin », précise Charles Mekri. « Nous sommes contactés par des communautés religieuses et les diocèses pour savoir quels établissements ont le plus besoin d’aide », complète Irénée de Poulpiquet. En ce moment, par exemple, ils sont en contact avec des interlocuteurs en Syrie et en Turquie, pour savoir quels sont les besoins suite au terrible séisme qui a frappé les deux pays, et s’il faut intervenir, quelle serait la meilleure manière de le faire.
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